Et si vous étiez trop assurés ?


La loi vous oblige à souscrire à certaines assurances. Pour d’autres contrats, il appartient à chacun de décider de souscrire à une assurance en fonction du risque qu’il souhaite couvrir. Ces couvertures sont donc facultatives mais peuvent s’avérer utiles dans certains cas. D’autres sont en revanche totalement superflues ! Toutes ces assurances finissent par coûter, d’autant plus qu’en multipliant les contrats, vous n‘êtes pas forcément mieux assuré… Il est temps de faire l’inventaire de vos contrats, les trier pour mesurer leur utilité.

Entre assurances obligatoires, facultatives, conseillées, imposées, inutiles…. Et si vous étiez trop assurés ? L’essentiel de ce qu’il faut savoir par Catherine LABORIE, fondatrice de ACT’Social et assistante sociale.


1. Ce que dit la loi…

La loi impose à un particulier de souscrire à des assurances obligatoires; ne pas y souscrire expose à des sanctions :

  • L’assurance maladie: chaque résident français doit être couvert (par affiliation ou rattachement) pour le risque maladie et la maternité ;
  • La responsabilité civile vie privée : ce contrat souvent inclus dans le contrat d’assurance multirisque habitation couvre les dommages causés à autrui par vous ou une personne sous votre responsabilité (enfants mineurs);
  • L’assurance habitation: les bailleurs propriétaires imposent la souscription d’une assurance habitation. Son défaut de présentation peut entraîner la résiliation du bail ;
  • L’assurance responsabilité civile automobile:  elle garantit tous les dommages (matériels, immatériels ou corporels) causés à un tiers à bord du véhicule ;
  • L’assurance dommage ouvrage: elle est obligatoire pour tout maître d’ouvrage, notamment le particulier, qui souhaite réaliser une construction ou procéder à une rénovation importante (extension, surélévation).

 

2. Les assurances imposées

D’autres assurances, bien que légalement facultatives, sont toutefois imposées :

  • L’assurance emprunteur liée à un crédit immobilier : elle garantit le remboursement du prêt en cas de décès, invalidité ou incapacité de l’un ou des assurés ;
  • L’assurance scolaire: elle protège l’élève en cas de dommages subis ou provoqués à un tiers ;
  • Les assurances liées à des dispositions ou des conventions dans le cadre du travail (exemple des contrats de complémentaire santé. Il est néanmoins possible de refuser un contrat de « mutuelle » obligatoire dans des conditions précises prévues par la loi).

 

3. Les assurances facultatives mais recommandées

Certaines assurances sont vivement recommandées, car elles apportent un complément de sécurité face à certains risques ou encore pour constituer un capital telles que

  • Une assurance protection juridique: elle peut être utile en cas de procédure judiciaire. Elle peut simplifier la vie dans la plupart des situations de la vie quotidienne (consommation, travail, famille, …) ;
  • Une assurance garantie des accidents de la vie: elle indemnise vos dommages corporels à la suite d’un accident, en l’absence de tiers responsable ;
  • Une surcomplémentaire santé pour couvrir les dépenses de santé non prises en charge par le contrat groupe de votre employeur.

 

4. Les assurances superflues

Les fournisseurs d’eau, d’énergie, les banques et les opérateurs de téléphonie, et autres prestataires en surfant sur le « au cas où » fourmillent d’idées pour proposer des garanties contestables voire superflues (assurance annulation voyage, assurance portable, assurance perte ou vol moyens de paiement, assurance neige, …) payées très cher et souvent difficiles, voire impossibles à mettre en œuvre. Toutes ces assurances cumulées finissent par avoir un coût considérable très souvent largement sous-estimé. Les marges sont confortables pour les compagnies d’assurance et offrent une sécurité toute relative aux souscripteurs.

Trois assurances couvrent presque tout : la multirisque habitation, l’assurance auto, les garanties intégrées aux cartes bancaires.  Ces trois assurances offrent une protection très large. Aussi, avant de souscrire une nouvelle garantie, mieux vaut vérifier auprès de votre assureur que vous n’êtes pas déjà couvert ou envisager une option à l’intérieur de votre contrat. Consultez la liste complète de vos garanties avant de souscrire un nouveau contrat.


Qu’il s’agisse d’une assurance obligatoire, facultative, ou exigée par un tiers, pour savoir quel contrat d’assurance souscrire, vous devrez toujours analyser votre besoin et tenir compte des exigences légales éventuelles.

Lisez le contrat et vérifiez les garanties proposées, les conditions de mise en œuvre, les limites de prise en charge, les franchises, les montants de remboursement/capital ou rente et enfin les « services » additionnels (accompagnement scolaire d’un enfant malade, dépannage sur autoroute, assistance 24h/24h et 7j/7j, rapatriement, …)

Demandez plusieurs devis puis comparez. Faites jouer la concurrence tant pour les garanties de base que pour les options.

Le DIPA (Document d’Information sur le Produit d’Assurance) doit vous y aider. Il s’agit d’un document règlementé (articles L 112-2 et R112-6 du Code des Assurances), standardisé, destiné à faciliter la compréhension du produit d’assurance et la comparaison entre différents contrats. Il est particulièrement intéressant car il normalise la présentation des contrats d’assurance en veillant à ce que certains éléments souvent peu expliqués par certains assureurs soient plus lisibles : les exclusions, les éléments non assurés, les modalités de résiliation. Il contient donc les informations clés relatives aux principales garanties du contrat mais ne remplace pas les conditions générales et les conditions particulières du contrat d’assurance.

⇒Pour en savoir plus sur le DIPA, cliquez ici 

                    N’oubliez pas que les lois Chatel et Hamon facilitent la résiliation de vos contrats d’assurance véhicule, habitation et affinitaires. Par ailleurs, en cas de résiliation d’un contrat d’assurance obligatoire, les formalités liées à l’exercice du droit de résiliation doivent nécessairement être accomplies par le nouvel assureur qui doit alors s’assurer que vous êtes bien couvert pendant toute la durée de la procédure de résiliation.

 

Vous l’avez compris : à côté des contrats indispensables et ceux qui peuvent se justifier ponctuellement, il existe tout un assortiment de petites assurances, certes pas chères mais dont l’utilité est relative…

Faites vos comptes et lisez les contrats ! Plutôt qu’une multitude de contrats opaques, restrictifs et qui font parfois doublon, vous pouvez opter pour une épargne mensuelle pour couvrir les éventuelles pertes de carte bancaire, casse de lunettes ou annulation de voyage. En cas de besoin, c’est plus facile et plus rapide à utiliser.

Vous avez besoin de précision ? N’hésitez pas, contactez-moiRetrouvez l’ensemble des Flash Consommation et des Livrets Réflexes réalisés par Catherine LABORIE, en suivant les liens.

Sources :

  • « Faites le tri dans vos assurances » – Le Particulier n° 1139 – décembre 2017
  • « Assurances, un coût pour rien » – Que Choisir n° 515 – juin 2013
  • « Produits nomades, que fait la police » – Que Choisir Argent n° 122 – avril 2011
  • « Assurances, mais que fait la police ? » – Que choisir n° 475 – novembre 2009